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Patrimoine-de-musique-arabo-andalouse

Cheïkh Hassen El Annabi

12 Avril 2015 , Rédigé par Abdallah Bouchenak Publié dans #Les grands maîtres de musique arabo andalouse

Cheïkh Hassen El Annabi

Cheïkh Hassen el Annabi

Né le 20 novembre 1925 à El-Kseur (Béjaïa), son vrai nom est Ahcène Aouchel. Il avait à peine un mois quand ses parents partirent habiter Annaba. Il quitta l’école à l’âge de 14 ans et s’initia dans les années trente à la musique chaâbie au contact de grands maîtres tels que cheikh Tidjani, Bahmed Benaïssa et cheikh El Okbi. Curieux et désireux de toucher à tout, il travailla avec les Aïssawa et fit du théâtre dans la société El-Badr dirigée par Omar Benmalek. Comédien et pianiste, il assurera la direction de cette même association, durant deux ans, vers la fin de la seconde Guerre mondiale. Ce fut la phase initiatique à la musique andalouse. De simple instrumentiste à ses débuts, il devint un grand cheikh du malouf et imposa son propre taba’ (cachet) à un genre réputé difficile. Il est vrai qu’il eut la chance de côtoyer, dès ses débuts, les plus grands maîtres d’alors dont H’ssen Khemmar qui lui inculqua d’abc du malouf et l’encouragea à éviter d’imiter la star de l’époque, El-Kourd, pour créer son propre style. Mais son itinéraire riche en rencontres et en événements ne débuta que vers 1940. L’enfant de Béni M’hafer, un des plus anciens et populaires quartiers de la ville, fut introduit pour la première fois dans le milieu de la musique par le surnommé et non moins connu alors pour ses talents d’accordeur de piano, unique sur la place annabie, «Saloua». Pendant près de dix ans, Hassan, qui accompagnait les cheikhs de l’époque, s’essaya à la flûte dont il apprit à jouer avec Mohamed Benani dit Petit Mohamed, oncle du chanteur Hamdi Benani. Il joua également de la zorna et de la derbouka avant de passer avec cheikh Smaï au piano. Il faisait partie à cette époque des troupes des cheikhs El Arbi, Benaïssa et Tidjani. C’est en 1948 qu’il joua pour la première et unique fois avec le maître du malouf d’alors à Annaba, cheikh Mohamed El Kourd. C’était aussi l’époque de cheikh Omar Chekleb et H’ssouna à Constantine et de Sadek Béjaoui à Béjaïa. C’est en 1948, à Souk Ahras, qu’il fera sa première apparition en public, accompagné des frères Benzerga. Ce fut un véritable succès. Par la suite, il se liera d’amitié avec Abdelaziz Mimoun, dit Gomar, maître incontesté de la mesure,qui le perfectionnera encore mieux dans la maîtrise des instruments et qui l’incitera à créer son propre orchestre. Ses talents ne s’arrêtaient pas là puisqu’il flirta, le temps de quelques tournées, avec le théâtre aux côtés de Bachetarzi. El Annabai joua dans de»ux pièces : Intissar El Haq (la victoire du bien) et El Wada El Akir (le dernier adieu). Sur scène, avec un violon ou un «aoud» (luth), il devint célèbre avec la sortie de son premeir disque, en 1958, qui se composait de deux chansons : Fetaima ya Beni Ourchen et Jesmi Fna chez Pathé Marconi. Ya moulet Essaq Eddarif et aussi des succès. Puissant dans le répertoire classique, cheikh Hassan allait donner un cachet spécial au malouf annabi, jusque-là dominé par celui d’El Kourd ou celui des chanteurs constantinois. Il était un artiste doué et un homme fier comme tous les artistes de son genre. Quand il mourut le 30 septembre 1991, à Annaba, à la suite d’une attaque cardique résultant du diabète, il ne laissa comme seul héritage à son fils Baâziz, musicien lui aussi, que ses notes de musique.

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